Orlane m’a redonné goût à la vie!

Entretien avec Yannick Reineix, maître d’Orlane, son premier chien guide

  • Qu’est-ce qui vous a poussé à faire une demande de chien guide ?

Ce n’est pas moi qui l’ai fait. J’étais persuadé de ne pas y avoir droit car je suis malvoyant et pas non voyant. C’est donc mon épouse qui a pris les renseignements et qui a entamé les démarches. Je savais que c’était quelque chose qui pourrait m’aider au quotidien, mais pensant ne pas y avoir droit, je n’ai pas cherché à me renseigner davantage.

  • Qu’est-ce qui a changé dans votre quotidien ?

Enormément de choses ont changé. A part sortir de chez moi le matin pour aller faire du sport, je ne faisais rien d’autre de la journée. Maintenant je sors tous les jours, je me promène, je vais faire mes courses, ainsi je vais à la pharmacie, à la boulangerie, choses que je ne faisais plus du tout avant.

J’ai retrouvé le plaisir que j’avais auparavant lorsque j’étais voyant. Aujourd’hui, je sors de chez moi tous les jours avec Orlane et c’est un vrai bonheur.

  • Comment décririez-vous le lien que vous avez avec Orlane ?

C’est très fort. Il y a évidemment le côté chien guide qui me permet de mieux me déplacer, mais il y a aussi le côté affectif car elle est très câline et très affectueuse. Elle est tout le temps à côté de moi ! Il faut toujours qu’elle sache où je suis. J’ai ainsi en permanence une compagnie que je n’avais pas avant puisque j’étais seul, enfermé.

  • Quel rôle a joué l’École dans votre suivi ?

J’ai fait ma demande en octobre 2018. Cela ne m’a pas paru long car, une fois la procédure lancée, c’est allé très vite. A partir du moment où mon dossier a été accepté et que j’ai su que j’allais avoir un chien, l’Ecole m’a redonné de l’espoir, chose que je n’avais plus. Ça a été tout de suite un déclencheur.

L’Ecole m’a accompagné tout du long. Au départ, lorsque j’avais besoin de renseignements puis ensuite pour m’expliquer toute la démarche, comment cela allait se passer, etc

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En amont, il y a eu tout un processus de préparation. J’ai d’abord rencontré Laurence, puis Dimitri, l’instructeur en locomotion, qui m’a beaucoup aidé. Il m’a appris à sortir avec la canne blanche et, au fil des rendez-vous, j’ai retrouvé de l’autonomie sans même avoir encore de chien. C’est là que j’ai su que je passais un cap. Cela m’a redonné envie de sortir, c’était un moteur de motivation. Je me suis rendu compte qu’il fallait que je sois autonome pour avoir un chien et que je devais donc me reprendre en main. C’était aussi très motivant de devoir aller à l’Ecole pour effectuer des tests avec des chiens adaptés à ma vitesse de marche, à mes besoins et à ma morphologie.

Depuis la remise d’Orlane en décembre, j’ai fait trois suivis. Cela m’a permis de me rassurer, de savoir si ce que je faisais était bien, si je ne faisais pas d’erreur, ou si je n’induisais pas Orlane en erreur sur des obstacles rencontrés ou par des directives inadaptées. Cela m’a permis de savoir aussi si j’applique bien ce que j’ai appris pendant la remise et si Orlane applique bien elle aussi ce qu’elle sait. Je pense que c’est important pour ne pas se retrouver en difficulté.

Le chien guide, ça change complètement la vie, on passe du noir à une vie presque normale, car oui avant tout était noir, j’étais enfermé, je ne sortais plus. Le chien guide m’a redonné goût à la vie.

Un grand merci à l’Ecole de chiens guides de Paris ainsi qu'au site de Buc et plus particulièrement à Laurence, Dimitri, Eric et Dorine qui m’ont accompagné et le font encore, ainsi qu’à la famille d’accueil d’Orlane. Merci pour leur travail, leur dévouement au quotidien et tout ce que cela nous apporte. Combien cela est important pour des personnes dans mon cas qui, grâce à eux, retrouvent une seconde vie !