Ook efface une partie du handicap

Depuis plus de 25 ans, les pas d’Isabelle sont guidés par des chiens. Aujourd’hui c’est Ook, un beau golden de 4 ans, qui partage son quotidien et celui de sa famille ! 

“Le chien efface une partie du handicap, car on le remarque moins”.

 

Qu’est-ce qui vous a poussé à faire une demande de chien guide ?

J’ai fait une demande de chien guide quand j’ai souhaité fonder une famille, avoir des enfants. C’était par mesure de sécurité, pour moi comme pour eux. Je voulais être responsable de mes enfants, pas que mes enfants soient responsables de moi. Je me suis dit qu’un chien guide me permettrait de pallier à mon handicap tout en restant mère à part entière.

Pouvez-vous me parler de votre handicap ?

J’ai une aniridie congénitale avec une cataracte et un glaucome de naissance. Ce sont des maladies génétiques ; L’aniridie se caractérise par une absence d’iris, de pupille.

J’étais déjà malvoyante étant jeune, et ça s’est aggravé au lycée. J’ai été opérée mais ça n’a pas fait grand-chose, j’ai perdu progressivement de l’acuité visuelle et aujourd’hui je ne vois globalement que les ombres.

Qu’est-ce que le chien a changé dans votre quotidien ?

Déjà, il a effacé une partie du handicap, car on le remarque moins. Ça m’a permis aussi d’être plus autonome et d’aller plus loin avec mon chien. Entre la canne et le chien, ça n’a rien à voir. Ce n’est pas la même démarche, on est vraiment moins serein sans chien. Avec mon chien guide, je peux sortir mes enfants sans être stressée et en toute sécurité.

Je suis très contente d’avoir Ook, je marche d’une manière plus fluide, à la canne j’avais l’impression d’avoir 90 ans ! Je me sentais comme une petite vieille. On évite pas mal de choses avec le chien, on « tape » moins, et on va directement où on veut. C’est un gain de temps considérable.

Avant Ook, je suis restée un an sans chien. Alors, soit je ne sortais pas, soit j’attendais ma fille pour sortir, j’étais plus dépendante. Avec le chien, je rentre et je repars, je ne sors plus que lorsque c’est nécessaire, ça change la vie. 

Comment décririez-vous votre relation avec Ook ?

Ook est mon quatrième chien. J’ai été complice avec tous mes chiens. Quand le chien est habitué, il sait ce qu’on veut, comment on fonctionne, ce qu’on va lui demander et où il doit aller. C’est également le chien de la famille, il s’entend très bien avec mes enfants et mon mari.

Ook est un super chien, très sympa et joyeux. Il est très actif, a beaucoup d’entrain, montre qu’il est là, mais sait très bien se faire discret. À la maison de retraite, lorsque je rends visite à mon père, il reste à sa place et fait preuve de beaucoup de douceur et de patience. C’est un chien très sensible, qui s’adapte très bien à son environnement et aux différentes situations.

Quel rôle a joué l’École dans le suivi ?

Mon mari a également un chien guide, donc c’est une situation assez particulière, puisqu’il faut que les chiens s’entendent bien, et lorsque les races sont différentes cela peut être compliqué. Nos premiers chiens ont été des labradors, un frère et une sœur, ça marchait très bien. On a également fait notre premier renouvellement ensemble. Ensuite, il a eu un berger blanc et j’ai eu un golden, qui n’ont pas pris leur retraite au même moment. Les choses se sont compliquées lors de l’arrivée de mon labrador, que le berger n’a pas accepté. L’École en a tenu compte lors du renouvellement suivant. Aujourd’hui, nous avons tous les deux des goldens, et tout se passe très bien.

Avez-vous un souvenir à nous partager ?

J’en ai tellement, avec tous mes chiens ! Il m’est difficile d’en sélectionner un.

Quand nos enfants sont nés, les chiens ont fait preuve d’une douceur incroyable, c’était très touchant. J’avais un golden, Vargas, qui m’a beaucoup aidé au quotidien avec les enfants. Je pense qu’il a été mon meilleur chien, un super compagnon.

Et si vous êtes attentifs, à l’École il y a une belle photo de mariage ; Nous étions accompagnés de Lad et Leïka, nos deux premiers chiens issus de la même portée. C’est une symbolique très forte pour nous, car c’était important qu’il soit présent à notre mariage. Pour nous, ce sont des membres à part entière de nous et cela nous a permis de bouger sereinement.

Juillet 2022