Interview de Sandrine, famille d'accueil et bénévole.
Quelles sont les raisons qui vous ont poussée à devenir bénévole auprès de l’Ecole de Chiens Guides de Paris ?
J'ai tout d’abord cherché à être utile à quelqu'un, à quelque chose, et à ne pas uniquement rester dans mon quotidien au travail. Dans le cadre de compétitions d’escrime j'ai eu l’opportunité de rencontrer une personne membre du conseil d’administration de l’École des Chiens Guides de Paris. Elle m’a vivement conseillé d’accueillir temporairement un chien guide, pour me sentir utile tout en comblant mon besoin d’évoluer avec des chiens. Un combo gagnant ! J’ai alors pu visiter l’École, rencontrer l’équipe, puis accueillir mon premier chien, Jawa.
Mon plus grand plaisir est de voir le chien que nous avons eu en tant que famille d’accueil devenir chien guide. C’est super de voir que tous les maillons se sont bien enchaînés pour que le chien arrive là où il est aujourd’hui.
Pouvez-vous expliquer vos missions et votre rôle ?
J’ai eu ma première chienne, Jawa, en 2014. J’étais alors famille relais dans le but de prendre peu à peu mes marques et d’adopter les bons réflexes avec les différents chiens. Dans la suite de cela, j’ai pu accueillir Lenji, le premier chiot que j'ai eu en tant que famille d'accueil. Depuis, j’alterne entre relais et accueil, et c’est ce que je recherche ! Si l’École a besoin de moi, ne serait-ce pour qu’une ou deux journées, je réponds présente.
Combien de chiens avez-vous eu en tant que famille d’accueil ? Combien sont devenus chiens guides ?
22 chiens sont passés par chez moi, pour huit d’entre eux nous avons été famille d’accueil. Odyssée et Pringles sont les derniers qui sont devenus chiens guides et ont accompagné des personnes déficientes visuelles au quotidien. En ce moment, c’est Sako, un jeune chien particulièrement adorable et expressif, qui partage notre vie.

Que vous apporte ce bénévolat au quotidien ?
Quand on est avec un élève chien guide, on crée beaucoup de liens avec les gens dans la rue et dans les lieux publics en général. Beaucoup de gens aiment les chiens et portent de l’intérêt à l’activité de l’École. On me demande souvent si ce n'est pas trop dur de devoir rendre le chiot au bout de neuf mois ; en effet, on oublie parfois qu'il ne restera pas longtemps à nos côtés, mais on le sait et on le fait en pleine conscience, cela nous permet de faire passer un message sur le principe du bénévolat.
Il y a une confiance qui se met en place, l’équipe de l’École est soudée autour de la cause des chiens guides. On a tous le même objectif, former des guides, tout en étant dans le respect du chien. Les bénévoles doivent porter cette parole en montrant que les chiens guides se sentent très bien et vont à l’École avec plaisir.
Un souvenir ou un évènement qui vous a marquée ?
A la Journée portes ouvertes, on tenait le stand de l'agility, sur lequel les chiens guides venaient s’exercer. Lorsque j’ai proposé à une dame déficiente visuelle d’essayer le parcours, elle m'a dit que son chien guide n’en serait pas capable, mais finalement il a passé les obstacles avec brio ! La dame est sortie le sourire aux lèvres, annonçant que sa chienne était encore plus fabuleuse que ce qu’elle pensait. Cela a resserré les liens entre la maitresse et son chien, et je pense que leur confiance mutuelle s’est également renforcée. Elle a pris sa chienne dans ses bras, c’était un moment particulièrement émouvant.